un temps pour elles
Parce que les femmes ont injustement été invisibilisées par l’histoire de l’art, ce cycle de conférences vous invite à vous immerger dans une rencontre imaginaire entre deux femmes artistes de différentes époques le temps d’un dialogue atemporel.
Une fois par mois et à travers des thématiques plurielles, nous vous proposons un dialogue singulier autour de deux œuvres d’artistes parfois méconnues, voire oubliées et qui font pourtant le monde de l’art d’hier et d’aujourd’hui.
En partenariat avec la Médiathèque Romain-Rolland de Romainville.
conférences transversales
Nos conférences transversales explorent des thématiques contemporaines en lien avec les expositions du moment ou des sujets d’actualité et retracent l'évolution de mouvements artistiques majeurs. Les conférences monographiques plongent dans la vie et l'œuvre d'artistes renommés. À travers cette diversité de sujets, notre objectif est de fournir un regard éclairé sur la profondeur et la richesse de l'expression artistique.
Pierre Larauza, 20 février 1998, Nagano (Photo @Stéphane Roy)
conférences passées
un temps pour elles
Pour cette première rencontre, nous nous intéresserons au travail de Mary Cassatt, seule femme artiste américaine à avoir rejoint le groupe des impressionnistes, et Agnès Thurnauer, artiste franco-suisse qui interroge dans son travail la place des femmes dans l'art.
Pour cette deuxième rencontre, nous nous intéresserons au travail de deux femmes sculptrices : Camille Claudel, véritable icône au destin tragique, mais surtout artiste de génie, et Rachel Whiteread, sculptruce, graveuse et dessinatrice britannique surtout connue pour ses moulages monumentaux, première femme à avoir remporté le prestigieux prix Turner.
Pour cette troisième rencontre, nous nous intéresserons au travail de Suzanne Valadon, peintre autodidacte dont l'œuvre, liée à un intérêt particulier pour les gestes et mouvements du quotidien, met en scène le corps de façon inédite pour son époque. En regard, nous vous proposerons de découvrir Ghada Amer, artiste contemporaine égyptienne dont la pratique, qui englobe tissage, peinture et dessin, interroge le le rôle de la femme, le corps et le désir féminin dans nos sociétés contemporaines.
Pour cette quatrième rencontre, nous nous intéresserons au travail de Tamara de Lempicka, peintre polonaise souvent désignée comme « femme peintre de femmes » dont le style, à la fois maniériste et néocubiste, est étonnant. En regard, nous vous proposerons de découvrir Joana Vasconcelos, artiste contemporaine qui explore la question de l’identité « féminine » dans de multiples pièces, notamment à travers l’appropriation d’éléments extraits de l’univers domestique.
Pour cette sixième rencontre, nous nous intéresserons à l'identité au travers du travail de Claude Cahun, écrivaine et plasticienne-photographe française. Obsédée par les thèmes de l’identité et de la représentation de soi, son art reflétait de nombreuses réflexions sur la féminité, la masculinité et les codes esthétiques genrés. En regard, nous vous proposerons de découvrir Zanele Muholi, une photographe sud-africaine qui se présente comme une "activiste visuelle". Elle donne une visibilité aux femmes noires lesbiennes, en révélant leur présence et en leur offrant la possibilité de s’affirmer dans leur différence et leur singularité aux yeux du monde.
Pour cette 7ème rencontre, nous nous intéresserons au travail de Frida Khalo et Cindy Sherman, deux artistes majeures dont la pratique s'articule autour de l'autoportrait et de l'autofiction. L'art de l'autoportrait occupe une place ancestrale dans l'histoire de l'art. Frida Kahlo et Cindy Sherman ont, chacune à leur manière, exploré ce moyen de raconter leur plus profonde intériorité.
Travestissement pour l'une, catharsis pour l'autre, l'autoportrait ne serait-il pas aussi une façon de tirer le portrait de nos sociétés ?
Pour cette huitième rencontre, nous nous intéresserons au travail de Lee Miller et Kara Walker. Elizabeth Miller, connue sous le prénom de Lee, est mannequin pour la mode et photographe. Elle se forme auprès de Man Ray aux techniques de prises de vue. En 1942, elle se rend sur le front, puis photographie en 45 les camps de Buchenwald et de Dachau, témoignant ainsi des horreurs du régime nazi. Kara Walker, de son côté, travaille le dessin et de vastes panoramas de figures découpées. Ses silhouettes abordent autant la violence symbolique des représentations de l’esclavage que leurs conséquences dans les consciences contemporaines, à savoir l’impact réel des images et des représentations.
Pour cette 9ème rencontre, nous nous intéresserons au travail de Kiki Smith et Louise Bourgeois. Kiki Smith est une artiste américaine connue pour sa pratique multidisciplinaire. L’une des caractéristiques de ses œuvres est la représentation du corps humain, et plus particulièrement du corps féminin. Depuis le milieu des années 1990, sa recherche s’ouvre sur le cosmos et les mythes ; elle mêle alors, dans ses œuvres et installations, animalité et conte de fées, suggérant à la fois émerveillement et effroi. Louise Bourgeois, malgré une reconnaissance tardive, est aujourd’hui considérée comme une figure artistique majeure du XXe siècle. Traversés par des thèmes récurrents, les travaux de Louise Bourgeois explorent le corps comme refuge, la violence du déracinement, du démembrement, ou des relations familiales, tout en les baignant d’une forte charge érotique.
Pour cette neuvième rencontre, nous convoquerons une rencontre entre l’une des plus grandes figures françaises contemporaines, la plasticienne Françoise Pétrovitch, et la peintre animalière, Rosa Bonheur, véritable icône de l’émancipation des femmes artistes. Rosa Bonheur réalise une œuvre abondante, fruit de son inlassable observation des animaux qui l’entourent. Françoise Pétrovitch, de son côté, nourrit un dialogue constant avec la «grande peinture» et les artistes qui l’ont précédée, et façonne un univers ambigu et transgressif. L’intime, le fragment, la disparition, le double ou la cruauté traversent une œuvre que peuplent figures humaines, animales ou personnages hybrides. Tous évoquent la fragilité du vivant dans ce style singulier qui la caractérise, épuré et inquiétant à la fois.
Pour ce nouvel opus haut en couleur, nous nous intéresserons à Joan Mitchell, ainsi qu’à Katharina Grosse, artiste d'origine allemande célébrée pour ses œuvres aux teintes iridescentes qui transforment l’espace.
Joan Mitchell est l’une des plus grandes peintres américaines du XXème siècle. Formée et reconnue dans le contexte de la scène new-yorkaise des années 1950, elle se décrit comme une peintre « visuelle », à la recherche de la sensation. Sa peinture, souvent monumentale, lumineuse, énergique, s’appuie sur l’exemple de la nature, dans laquelle la couleur joue un rôle essentiel. Cette couleur que Katharina Grosse, née en Allemagne en 1961, explore bien au-delà des limites du cadre ou de la toile. Immergeant les visiteurs dans un océan de couleurs, les installations de cette artiste contemporaine questionnent et bouleversent nos perceptions sensorielles et physiques, en métamorphosant radicalement la pratique de la peinture.